Passionné depuis des années par la numismatique celtique, je suis heureux de partager avec vous aujourd’hui une étude sur l’une des séries les plus fascinantes de potins : la série dite « 186 ».
Développé à l’origine par Simone Scheers, ce système de classement permet de mieux comprendre les styles variés de ces petites monnaies au sanglier.
Plus tard, Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu a poursuivi l’analyse en étudiant les marques de moules et les types de coins, pour localiser avec plus de précision les régions d’émission de ces pièces.
Dans cet article proposé pour Monnaies à Valeur Historique, je vous invite à découvrir comment reconnaître la série 186 de manière fiable, à travers une méthode structurée, des astuces d’identification et des illustrations concrètes.
1. Origines : des Rèmes aux Leuques
Le potin des Leuques apparaît au Iᵉʳ siècle avant J.-C., en s’inspirant directement du potin des Rèmes, plus ancien, émis dès le IIᵉ siècle avant J.-C..


Crédit photo : cgb que je tiens à remercier pour leur contribution à la préservation et à la valorisation du patrimoine numismatique. Pour en savoir plus sur leurs collections et leurs travaux, n’hésitez pas à consulter leur site : www.cgb.fr.
On remarque que les potins leuques, bien qu’inspirés du modèle rémois, présentent une exécution plus schématique et parfois plus grossière, typique des frappes provinciales.
2. Le système de classement de la série 186
Le travail fondamental de Simone Scheers repose sur une analyse précise des deux faces du potin :
- Le visage à l’avers
- Les symboles placés sous le sanglier au revers
Colbert de Beaulieu a ensuite croisé ces critères avec les caractéristiques des moules pour affiner l’attribution géographique.
Deux systèmes de classement ont été établis :
2.1. Le classement des symboles sous le sanglier
- Photo 3 : Extrait du livre « La collection de potins au sanglier enseigne de Meyenvic » — système des éléments sous le sanglier

Les symboles varient : point, barre, crochet, anneau, cercle, etc.
Chaque variation permet de différencier des ateliers ou des séries précises.
2.2. Le classement du visage
- Photo 4 : Extrait du livre « La collection de potins au sanglier enseigne de Meyenvic » — système de classement du visage

Le style du visage est également un indice important : la forme des yeux, du nez, des lèvres et même l’orientation du profil permettent de rattacher un potin à une sous-série spécifique. Mais aussi les différents bandeaux.
2.3. Les éléments sous le sanglier en détail
- Photo 5 : Extrait du livre « La collection de potins au sanglier enseigne de Meyenvic » — détails des éléments sous le sanglier

Ce tableau synthétise les différentes combinaisons observées, associant les motifs sous le sanglier.
3. Un tableau récapitulatif (avec une absence notable)
Un tableau d’associations entre les types de visages et les symboles sous le sanglier a été dressé :
- Photo 6 : Tableau extrait du livre « La collection de potins au sanglier enseigne de Meyenvic »

Cependant, il manque un type très rare :
Le sanglier à 4 pattes représentées une variante qui n’est pas représenté dans ce système.
4. Une variante rare : le sanglier à quatre pattes
- Photo 7 : Exemplaire d’un potin à 4 pattes manquant dans le système, présenté par un membre du site

Ce potin exceptionnel présente un sanglier à droite, les quatre pattes représentées, la queue recourbée, ce qui le distingue clairement des autres types connus. Sa rareté souligne l’importance d’une observation attentive de chaque détail du revers, y compris des éléments mineurs comme le nombre de pattes représentées du sanglier.
Conclusion
L’identification de la série 186 repose sur une méthodologie rigoureuse, combinant l’analyse stylistique du visage et l’examen minutieux des motifs sous le sanglier.
Grâce aux travaux de Simone Scheers et Colbert de Beaulieu, ainsi qu’aux ressources précieuses comme la collection de Meyenvic, il est aujourd’hui possible d’affiner considérablement nos attributions et d’enrichir la compréhension de ces émissions celtiques.
Restez toujours attentif aux détails : certaines variantes rares, comme le sanglier à quatre pattes, peuvent révéler des trésors inattendus pour votre collection !
Auteurs : cet article a été co-écrit par Flavius Bertus Aesius avec la collaboration de Louis
Remerciements : Mme Zhao pour sa relecture attentive et ses précieuses suggestions, qui ont contribué à affiner cet article.