Lors de sorties de détection, il n’est pas rare de tomber sur des objets fascinants comme les rouelles gauloises. Ces artefacts, souvent perçus comme de simples ornements, recèlent en réalité une richesse symbolique et culturelle incroyable. Explorons ensemble leur signification et leur lien avec les calendriers antiques, qu’ils soient romains ou celtiques.
Ensemble de neuf rouelles en potin. Leur matériau, le potin, un alliage de faible coût, reflète une production de masse. Ces objets semblent destinés à des usages variés : amulettes protectrices, offrandes dans des rituels religieux, ou encore jetons utilisés dans les lieux de culte. Leur fonction exacte reste mystérieuse, probablement un mélange de ces rôles, ce qui en fait des artefacts fascinants pour mieux comprendre les pratiques culturelles gauloises.
La rouelle : bien plus qu’un simple symbole
La rouelle gauloise est étroitement liée à la roue, une représentation du temps qui passe et des cycles naturels. Souvent associée à Taranis, le dieu celte du tonnerre, elle incarne également les transitions entre lumière et obscurité, des concepts fondamentaux dans la mythologie gauloise.
- 4 rayons : Symbolisent les 4 saisons principales.
- 6 rayons : Évoquent une période de transition entre lumière et ombre, liée à Lugus et Cernunnos.
- 8 rayons : Représentent les solstices et les fêtes majeures, marquant les équinoxes et les cycles saisonniers.
Certaines rouelles présentent des représentations complexes, comme des cavaliers avec des bras surdimensionnés, qui symboliseraient Lugus frappant ses ennemis avec la puissance du soleil (cf photos ci-dessous rouelles a identifier du sanctuaire de La Villeneuve au Châtelot et rouelle au lugus cavalier). D’autres, à l’effigie de Cernunnos, se rapportent à la période sombre de l’année.
Le calendrier romain et son influence
Dans le monde romain, de nombreuses fêtes rythmaient l’année, souvent liées aux cycles agricoles ou à des divinités spécifiques :
- Compitalia : Début janvier.
- Lupercalia : 13-15 février.
- Saturnalia : 17 décembre.
Ces fêtes soulignent une continuité entre célébrations et cycles naturels, un parallèle intéressant avec les symboles portés par la rouelle gauloise.
Le calendrier de Coligny : une connexion directe
Puisqu’il s’agit de Gaulois, le parallèle avec le calendrier de Coligny est encore plus pertinent. Ce calendrier lunaire, découvert à Coligny en France, offre un aperçu unique des pratiques temporelles gauloises :
- Samonios (octobre/novembre) : Début de l’année.
- Dumannios (novembre/décembre).
- Riuros (décembre/janvier).
- Et ainsi de suite jusqu’à Cantlos (septembre/octobre).
Les mois intermédiaires comme Qvimon et Ciallos témoignent d’une structuration complexe, adaptée aux cycles lunaires et solaires. Ces correspondances renforcent l’idée que les rouelles étaient bien plus qu’un simple objet : elles étaient probablement des marqueurs spirituels et temporels, alignés avec ces calendriers riches de sens.
Rouelle en Or découvertes en Bretagne, sur l’ancien emplacement de la Cité d’Occismor, près de Saint-Pol-de-Léon, dans le champ de l’Eglise des païens
Une invitation à redécouvrir vos trouvailles
Les rouelles gauloises, souvent trouvées par des détectoristes, méritent une attention particulière. Elles ne sont pas que des artefacts, mais des témoins d’une vision du monde où le temps, les saisons et les divinités étaient intimement liés. En les reliant à des systèmes calendaires comme celui de Coligny ou aux festivités romaines, nous ouvrons une porte sur l’univers spirituel et pratique de nos ancêtres.
Alors, la prochaine fois que vous découvrez une rouelle, pensez au cycle des saisons, aux dieux gaulois et aux fêtes antiques qu’elle pourrait évoquer. Chaque objet a une histoire à raconter.
Rouelle celtique et gauloise en numismatique :
SUESSIONS (région de Soissons) Statère à l’œil : au revers figure une rouelle à huit rayons avec double moyeu central source cgb
Sources : article d’une publication facebook publiée sur le groupe Les fous de la détection de métaux