Silique de Constance II – Atelier de Lyon (Lugdunum), 360-361 ap. J.-C.
Sous le règne de Constance II (337-361), fils de Constantin le Grand, l’Empire romain connaît une période de transition marquée par l’affermissement du christianisme et les tensions aux frontières. Parmi les frappes impériales de cette époque, la siliqua d’argent occupe une place particulière : fine, élégante et de grande valeur, elle reflète le prestige de l’autorité impériale.
Avers
La pièce présente le buste diadémé, drapé et cuirassé de Constance II tourné vers la droite, vu de trois quarts en avant. La légende, en toutes lettres, proclame :
« D N CONSTAN-TIVS P F AVG »
(Dominus Noster Constantius Pius Felix Augustus – « Notre Seigneur Constance, pieux et heureux Auguste »).
Revers
Le revers illustre une couronne de laurier délicatement ouvragée, à l’intérieur de laquelle figure l’inscription votive : VOTIS XXX MVLTIS XXXX LVG
Cette formule signifie : « Vœux pour le trentième anniversaire de règne et davantage encore pour le quarantième ». L’abréviation LVG en bas du champ identifie clairement l’atelier de Lugdunum (Lyon).
Caractéristiques techniques – Siliqua de Constance II, Lyon
-
Métal : Argent (titre 900 ‰)
-
Poids : 1,88g
-
Diamètre : 17,77
-
Axe des coins : 12h
-
Atelier : Lugdunum (Lyon, mention LVG)
-
Date de frappe : vers 360–361 ap. J.-C.
-
Degré de rareté : R1
- Référence : B.260 pl. XXIII (50 ex.) – RIC.216 var. (6f.) – C.343 – RSC.342 /3z
Contexte historique
Cette émission commémore les vœux décennaux de l’empereur, un rituel politique et religieux qui célébrait la continuité du pouvoir impérial. À travers ces frappes, Constance II affirme son autorité dans les provinces occidentales de l’Empire, Lyon étant déjà un centre monétaire majeur depuis l’époque d’Auguste. Ces siliques, destinées à la circulation dans tout l’Empire, témoignent de la vitalité économique et de l’importance stratégique de la Gaule au IVᵉ siècle.
Analyse numismatique
Le style de gravure de l’atelier de Lyon se distingue par la finesse du portrait et la netteté des légendes. Le buste impérial est finement détaillé, tandis que la couronne du revers illustre l’élégance propre aux siliques de cette période. La présence d’une patine grise ou légèrement irisée sur les exemplaires anciens rehausse souvent le relief et ajoute au charme historique de la monnaie. Petit éclat à 10 heures. Beau portrait. Revers de style fin. Fantastique patine profonde, foncée.
Intérêt pour le collectionneur
Cette siliqua de Constance II frappée à Lyon constitue une monnaie précieuse à plusieurs titres :
-Valeur historique : frappée dans un atelier gaulois de premier plan, elle rappelle l’importance de la Gaule dans l’Empire tardif.
-Élégance artistique : équilibre parfait entre finesse du portrait et sobriété du revers.
-Rareté relative : les exemplaires de Lyon, bien que connus, demeurent recherchés sur le marché.