Solidus de Léon Ier (457 – 474 ap. J.-C.)
Atelier : Constantinople – Bureau 8
Références : RIC X 605
Poids : 4,38 g – Or
Sous le règne de Léon Ier, surnommé le « Thrace », l’Empire romain d’Orient affirmait sa puissance et son indépendance face aux influences barbares. Ce solidus, frappé à Constantinople, incarne toute la majesté d’un pouvoir impérial en quête de légitimité et de stabilité.
🔹 Avers : Buste drapé et cuirassé de l’empereur Léon Ier, couronné de diadème perlé, tenant le globe crucigère – symbole de son autorité terrestre placée sous le signe du Christ. Le regard impérial, ferme et hiératique, traduit la volonté de l’empereur de s’affirmer comme le protecteur de la foi et de l’ordre.
🔹 Revers : La déesse Victoire (Victoria) se tient debout, élégante et solennelle, tenant une longue croix. À ses côtés, la marque d’officine (bureau 8), affirmation de la rigueur de l’atelier de Constantinople. Cette iconographie traduit le mariage de la tradition romaine avec le triomphe de la chrétienté, une fusion qui caractérise tout le Bas-Empire.
🌍 Contexte historique :
Léon Ier régna de 457 à 474, premier empereur d’Orient couronné par le patriarche de Constantinople. Son accession marque un tournant : pour la première fois, un empereur n’est pas choisi par les influences occidentales ou par l’armée seule, mais confirmé par l’autorité religieuse, soulignant le lien croissant entre pouvoir impérial et christianisme.
Surnommé « Makelles » (le Boucher) en raison de ses luttes sanglantes contre les mercenaires goths et alains, Léon chercha à affirmer une politique indépendante, consolidant ainsi l’Empire d’Orient et posant les bases de ce qui deviendrait Byzance.
✨ Analyse numismatique :
Avec ses 4,38 g d’or pur, ce solidus illustre la stabilité monétaire de l’Empire d’Orient face aux crises de l’Occident. Beau solidus malgré des faiblesses sur le visage de l’empereur. L’art de gravure, sobre mais puissant, reflète la hiératisation croissante de l’iconographie impériale : l’empereur est représenté comme un souverain sacré, et la Victoire, désormais associée à la croix, devient le messager d’un triomphe chrétien plus que terrestre.
Chaque solidus de Léon Ier est à la fois monnaie d’échange, instrument de propagande et relique d’un Empire en mutation, où Rome cède sa grandeur à Constantinople.